Peut-on modéliser la fabrique d’un paysage agricole ?

Il y a beaucoup de manières de voir un paysage et deux nous intéressent particulièrement. Tout d’abord, à travers les relations dont il est la résultante : entre des sociétés humaines et leurs milieux biophysiques. Chercher à comprendre son état et ses dynamiques peut donc nous permettre de mieux comprendre les pratiques humaines, leurs effets sur les milieux et les contraintes de ce milieu. Mais le paysage, c’est aussi un espace de vie commun et perceptible par de grandes diversités d’acteurs. Il devient alors médiateur entre personnes mais également un lieu et l’objet d’échanges de points de vues, de savoirs et de ressentis.

 

La fabrique du paysage, résultat d’intentions

La notion de « fabrique du paysage » est à la fois une résultante et une médiation. Elle est la somme d’intentions d’acteurs, non pas nécessairement de faire un paysage particulier, mais d’actes, de pratiques, de décisions, implicites ou explicites, qui prennent en compte les composantes du paysage, comme le contexte pédo-climatique, et auront une incidence et des conséquences paysagères.

Chercher à modéliser les processus de fabrique du paysage revient alors à modéliser les processus de décisions et d’intentions des acteurs et habitants du paysage dans leurs activités. Concernant plus particulièrement l’agriculture, les orientations technico-économiques des exploitations et les décisions stratégiques à moyen terme sont liées au contexte pédo-climatique et aux contraintes du milieu, c’est une évidence. Sur le Plateau de Miribel, les surfaces peu accidentées et de bonne valeur agronomique favorisent la mise en place de cultures végétales, tandis que les collines du bassin d’Aiguebelette sont plus propices à l’élevage.