Quelle est la nature de ces transferts ?

Hormis l’évapotranspiration qui stocke une fraction de l’eau pluviale dans la biomasse et en restitue une partie vers l’atmosphère, trois types d’écoulements peuvent être distingués, différents de par leur intensité, les délais de restitution et les modalités de contrôle.

  • Les « migrations profondes » de l’eau résultent du fonctionnement des nappes et en particulier des modalités de leur abattement, fonction de la proximité et du débit des rivières.
  • Les « écoulements latéraux » correspondent à des migrations d’eau le long des pentes et sont plutôt situés dans les couches peu profondes des sols (écoulements hypodermiques).
  • Le « ruissellement » se traduit par de l’eau qui circule à la surface des sols lorsqu’ils sont imperméabilisés et refusent les pluies (soit du fait de l’urbanisation, soit du fait de la battance des sols, cette croute de surface de faible perméabilité) ou encore lorsque les sols ne peuvent stocker toute l’eau qu’ils reçoivent (provenant des apports pluvieux et arrivées d’écoulements latéraux amont).

Selon les territoires d’étude du programme Tip-Top, durant les périodes de crue, la part de ces écoulements est très différente :

Les territoires d’analyse Erreur du modèle Ecoulements des nappes Ecoulements latéraux Ruissellement par défaut de stockage Ruissellement urbain Ruissellement lié à la battance
Aiguebelette 20% 0.40 <0.001 0.001 0.58 0.001
Méaudres 30% 0.01 0.02 0.84 0.15 <0.001
Miribel 10% 0.03 <0.001 0.005 0.12 0.84

Ce tableau donne des résultats de modélisation TIP TOP, avec la part des différents types d’écoulement L’environnement filtrant d’Aiguebelette contribue à une migration profonde de l’eau qui alimente les nappes. C’est l’inverse dans le Vercors, à Méaudres, où les sols imperméables en profondeur s’engorgent et favorisent rapidement le ruissellement. Enfin sur Miribel, la pluie ne s’infiltre pas du fait de la battance du sol et une grande quantité d’eau ruisselle.