DU PAYSAGE A SES FONCTIONNALITES

Une approche différente des processus humains ou naturels structurant l’organisation des paysages est proposée, une approche du fonctionnement hydrique et des fonctionnalités qui en découlent. Il s’agit de développer des connaissances innovantes pour l’analyse et le référencement des paysages, avec des déclinaisons opérationnelles portant sur la fabrique du paysage, le paysage et l’eau et les fonctionnalités liées aux mouvements d’eau.

Un paysage ça se fabrique !

« Les paysages ne sont pas stabilisés ; ils évoluent au cours des saisons, d’une année sur l’autre, en lien avec les calendriers agricoles et les rotations de cultures. Ils peuvent aussi être réorganisés en réponse aux évolutions du contexte socio-économique et aux restructurations du tissu d’exploitations qui peuvent s’opérer » nous précise Dominique Trévisan, coordinateur du projet.

« Tip-top a pour ambition de développer une interface informatique pour décrire et simuler ces évolutions. Celle-ci favorisera l’échange de points de vue, les interactions entre porteurs de projets ; elle apportera une vision dynamique de l’évolution paysagère et aidera à positionner des projets de territoire sectoriels ou collectifs. »

Et l’eau dans tout cela ?

Dans l’approche proposée par TIP-TOP, les transferts de matière sont liés à deux fonctions élémentaires associées au paysage :

  • d’une part une fonction de production, relative à l’introduction de matières qui peuvent être véhiculées par l’eau (nutriments, contaminants…). Elle est renseignée par des descripteurs des pratiques (de fertilisation, de coupe, de travail du sol…) ;
  • D’autre part une fonction de transfert, donnant les temps de séjour des matières introduites dans l’espace paysager. Cette fonction est déduite de modèles de circulations d’eau (modèles hydro-pédologiques) et de comportement des matières en mouvement (modèles biophysiques). Les éléments peuvent par exemple être stockés ou au contraire déstockés, transformés…

Fonctionnalités paysagères liées à l’eau

En travaillant sur la fabrique du paysage et les transferts d’eau, un corpus d’informations devient disponible, relatives à des dynamiques :

  • lentes, par exemple le changement d’affectation des usages, les successions culturales ;
  • rapides, par exemple la percolation ou les ré-équilibrages biophysiques.

Tip-top cherche à mettre en perspective ces informations et référencer les liens entre l’organisation des paysages et les circuits de matière. Comment le paysage peut alors renforcer les différentes fonctions liées aux réserves en eau et leur qualité, à travers notamment des fonctions épuratives, du potentiel tampon du paysage vis-à-vis des contaminants et enfin au maintien des habitats et de la biodiversité qu’ils recèlent.